Bilan Carbone, SCOPE 1, 2 et 3 et ACV
Les bilans carbone sont devenus un outil essentiel pour mesurer et réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) dans divers secteurs. La méthodologie utilisée pour établir ces bilans repose sur une catégorisation en trois scopes définis par le GHG Protocol (Greenhouse Gas Protocol).
Le GHG est une initiative internationale. Cette méthodologie est largement reconnue et utilisée à l’échelle mondiale pour la comptabilisation et la déclaration des émissions de gaz à effet de serre (GES) des entreprises et des organisations.
Le GHG Protocol a été développé en 1998 par le World Resources Institute (WRI) et le World Business Council for Sustainable Development (WBCSD). Il s’agit d’un partenariat multipartite d’entreprises, d’ONG et de gouvernements qui vise à établir des normes internationales pour la mesure et la gestion des émissions de GES/
Elle est devenue un standard international pour plusieurs raisons :
- Adoption généralisée : Elle est utilisée par des entreprises et des organisations dans le monde entier.
- Compatibilité : Elle est compatible avec les normes ISO et les exigences de reporting de nombreux pays.
- Flexibilité : Elle peut être adaptée à différents types d’organisations et de secteurs.
- Crédibilité : Elle est reconnue par les gouvernements, les investisseurs et les parties prenantes comme une méthode fiable de comptabilisation des émissions de GES.
Ainsi, la notion de scope 1, 2 et 3 est non seulement internationale dans son origine, mais aussi dans son application et sa reconnaissance à l’échelle mondiale.
Définition des scopes
- Scope 1 : Émissions directes de GES résultant des activités de l’entreprise, comme la combustion de carburants fossiles ou les processus industriels
- Scope 2 : Émissions indirectes liées à la consommation d’énergie de l’entreprise, notamment l’électricité
- Scope 3 : Autres émissions indirectes, incluant celles de la chaîne de valeur (fournisseurs, clients, etc.)

Illustration. Source : Karbon.earth
La règlementation RE2020 et les scopes 1, 2 et 3.
Deux notions bien distinctes par :
Leur Champ d’application :
- RE2020 :
Spécifique au secteur du bâtiment neuf résidentiel et tertiaire en France. - Bilan Carbone :
Applicable à tous les secteurs d’activité, y compris :- Les entreprises.
- Les collectivités.
- Les produits ou services.
- Les événements.
- Et même les projets de construction.
Il inclut des postes comme les déplacements, l’énergie, les achats, les déchets, etc.
Leurs Objectifs :
- RE2020 :
Réduire l’empreinte écologique des bâtiments neufs en limitant :- Les consommations énergétiques (objectif de sobriété énergétique).
- L’utilisation de matériaux émetteurs de Gaz à Effet de Serre (favorisation des matériaux biosourcés, comme le bois).
- Les émissions liées au chauffage et à la climatisation (transition vers des énergies renouvelables).
- Bilan Carbone :
Identifier les principales sources d’émissions de gaz à effet de serre d’une organisation ou d’un projet pour :- Mettre en place un plan de réduction des émissions.
- Sensibiliser les parties prenantes.
- Suivre l’impact climatique global de son activité.
Leurs outils et méthodologies
- RE2020 :
Utilise des calculs normés sur la base de logiciels spécifiques pour évaluer :- Les consommations énergétiques (RT2020).
- L’empreinte carbone des matériaux grâce aux FDES (Fiches de Déclaration Environnementale et Sanitaire).
- Bilan Carbone :
Utilise la méthode définie par l’ADEME (ou des outils compatibles comme GHG Protocol), basée sur des facteurs d’émission pour convertir les données d’activité en équivalent CO₂
Le logiciel de calcul Carbonz destiné au secteur du bâtiment permet de couvrir l’analyse des émissions en conformité avec la règlementation RE 2020 et les normes ACV destinées à l’évaluation environnementale du bâtiment.
Scope 1 : Émissions directes
Le scope 1 comprend toutes les émissions directement générées par les activités d’une organisation ou d’un projet. Dans le bâtiment, ces émissions incluent :
- Les combustibles fossiles utilisés sur le site (ex. : chaudières au gaz, générateurs).
- Les émissions des équipements de chantier (ex. : engins de construction).
- Les éventuelles fuites de gaz réfrigérants.
Ces émissions sont sous le contrôle direct du maître d’ouvrage ou de l’exploitant. La réglementation RE2020 impose de limiter ces émissions en favorisant les énergies renouvelables et en supprimant progressivement les sources fossiles.
Scope 2 : Émissions indirectes liées à l’énergie
Le scope 2 couvre les émissions associées à la consommation d’électricité, de chauffage urbain, ou de refroidissement urbain achetés par une organisation. Bien que ces émissions ne se produisent pas directement sur site, elles sont directement liées à la consommation énergétique du bâtiment. Les points clés incluent :
- L’énergie utilisée pour alimenter le bâtiment (ex. : éclairage, systèmes de ventilation).
- L’impact des mix énergétiques locaux (ex. : nucléaire, énergies renouvelables, charbon).
La RE2020 met l’accent sur la réduction de la consommation énergétique via des solutions passives et des équipements performants.
Scope 3 : Autres émissions indirectes
Le scope 3 couvre les émissions en amont et en aval des activités principales. Dans le secteur du bâtiment, il s’agit notamment de :
- Amont : extraction et transformation des matériaux, transport des matériaux vers le chantier.
- Construction : émissions générées par les travaux (équipements, déchets).
- Exploitation : impact des cycles de remplacement des équipements, maintenance.
- Fin de vie : démolition, gestion des déchets, recyclage.
Le scope 3 est le plus vaste et souvent le plus complexe à quantifier, mais il constitue une part significative des émissions totales dans le cycle de vie d’un bâtiment.